Une mosaïque de sols : la singularité géologique de Fleurie
Le vignoble de Fleurie s’étend sur environ 860 hectares, entièrement situé sur la commune du même nom, sur la partie nord des crus du Beaujolais. Ce qui frappe à Fleurie, c’est l’étendue des variations pédologiques sur un relief pourtant assez homogène : partout des coteaux, mais jamais la même terre.
- Le granit rose, l’âme de Fleurie : plus de 90 % du cru est composé de terrains granitiques (source : Inter Beaujolais). Ce granit, typique de la région, s’y montre sous sa forme la plus friable, désagrégée par l’érosion et le temps. Sa teinte rosée, associée à une acidité élevée, différencie nettement Fleurie de ses voisins.
- Présence d’arènes granitiques : ce sable grossier, issu de la décomposition très avancée du granit, est intermédiaire entre la roche et le sol. Il draine l’eau, retient peu la matière organique, réchauffe vite – l’idéal pour une maturation précoce du gamay.
- Volets schisteux et argilo-calcaires par endroits : sur les secteurs les plus bas (vers La Chapelle-de-Guinchay notamment) apparaissent quelques veines schisteuses et poches d’argiles fines. Mais elles restent très minoritaires par rapport à celles de Moulin-à-Vent ou Morgon.
L’empreinte du granit ressort sur la carte géologique du cru, mais la particularité de Fleurie réside dans la finesse de sa désagrégation. Plus le granit est travaillé par l’érosion, plus il se transforme en arène légère, offrant au gamay des conditions uniques.
Comparaison géologique dans le Beaujolais
- Côte de Brouilly : dominante volcanique, sols plus compacts.
- Morgon : mosaïque de schistes et de pierres bleues (roche mère).
- Chiroubles : granit aussi, mais plus altéré, donnant des vins plus aériens encore.
À Fleurie, le choix du mot “aérien” n’a rien d’improvisé : sur ces pentes granitiques, les racines plongent profond dans cette poudre minérale, cherchant parfois à la limite du rocheux. Cela crée une tension, une fraîcheur minérale, qu’on ne retrouve nulle part ailleurs dans le Beaujolais.